PRISE EN CHARGE DE LA DOULEUR AIGUE

Programme de la formation

S'investir dans la prise en charge de la douleur et de la souffrance, s’est s’engager dans un processus complexe, pour lequel différents niveaux interagissent simultanément : La logique de l’usager dont le souhait, légitime, est de ne pas devoir supporter une douleur et une souffrance inutiles, mais qui, parfois, a bien du mal à l’exprimer clairement. Il s’en remet alors à la compétence de l’équipe soignante. Si le médecin demeure sa référence d’autorité et de compétence, c’est au personnel para médical qu’il s’adresse, conscient qu’il est le lien au quotidien d’un accompagnement professionnel de qualité. La logique médicale objective ses réponses par des prescriptions médicamenteuses et l’application de protocoles antalgiques à respecter mais elle est éloignée de la réalité quotidienne des usagers : témoin absent des demandes non formulées, des questions précises, de la plainte répétée, des exigences justifiées de ceux qui subissent dans leur chair et dans leur psyché ces moments difficiles. La logique de l’équipe paramédicale, exécutant les prescriptions, souvent prise au piège entre : L’application des recommandations médicales, leur efficacité et les réajustements de traitement qui, parfois, tardent aux yeux des usagers, Le besoin de relation des usagers avec l’expression des émotions qui s’y rattachent et la multitude des tâches à accomplir par le personnel qui restreignent le temps de rencontre à une expression plus simple du ressenti douloureux et de la souffrance ; La douleur et la souffrance de l’autre et la résonance qu’elle provoque chez chacun, en fonction de son vécu personnel et de celui de l’équipe ; La volonté de soulager, la difficulté parfois d’y parvenir et le sentiment d’échec ainsi que l’épuisement professionnel qui en découle. La logique de l’organisation du service qui bien qu’intimement liée avec les logiques précédentes, peut avoir ses propres priorités : gestion des tâches à accomplir, organisation du temps de travail, implication du chef de service, de l’encadrement, de l’équipe dans la lutte contre la douleur, matériels disponibles, locaux adaptés, capacité pour chacun de se remettre en question dans sa pratique … Les réponses à la prise en charge de la douleur et de la souffrance dans un service sont donc complexes. Pour être efficaces, il est important qu’elles soient intégrées dans une démarche globale puisqu’elles touchent tant l’organisation, les liens entre les acteurs, les moyens techniques et humains mis à disposition de l’équipe, la circulation de l’information et sa traçabilité que les connaissances, l’expérience et les compétences des personnels